Un gymnase en hommage au boxeur Victor Young Perez dans le 12e

janvier 31, 2017 dans A la une, A vos côtés, Non classé par Catherine Baratti-Elbaz

Lors du Conseil de Paris du 31 janvier 2017 j’ai déposé un vœu proposant la dénomination du futur gymnase-pont dans le cadre du GPRU de la Porte de Vincennes en hommage à Victor Perez

 Madame la Maire, Mes chers collègues,

J’ai souhaité vous proposer de rendre hommage à Victor « Young » Perez né en 1911 à Tunis. Ce jeune sportif juif, franco-tunisien, figure mondiale de la boxe,  champion de France et champion du monde poids mouche, a été fauché à 33 ans, le 22 janvier 1945, par la barbarie nazie au cours des marches de la mort, après avoir survécu deux ans dans le camp d’Auschwitz.

Comme beaucoup de boxeurs nord africains, dans les années 20 il prend le bateau pour Marseille et rejoint Paris.

Son courage incroyable, son talent exceptionnel et sa détermination inébranlable lui ont permis d’accomplir de nombreux exploits sportifs. Sacré champion du monde en 1931, à Paris, sa passion pour la boxe le pousse à rester à Paris, malgré un climat politique dégradé par la xénophobie et l’antisémitisme. Au lendemain de la nuit de Cristal, il accepte de combattre à Berlin.

 

Alors qu’il refuse de se plier aux règles discriminatoires imposées aux juifs, il travaille comme porteur en Gare de Lyon lorsqu’il est dénoncé, arrêté par la milice française et interné à Drancy avant d’être déporté à Auschwitz, le 10 octobre 1943. Il y survivra deux années avant d’être lâchement tué lors des marches de la mort.

 

10 ans après l’INSEP, dans le Bois de Vincennes, lui a dédié sa salle de boxe. Aujourd’hui nous souhaitons rendre hommage à ce sportif exceptionnel au destin tragique en donnant son nom au futur gymnase-pont qui prendra place au dessus du périphérique, avenue Courteline, dans le cadre du Grand projet de renouvellement urbain de la Porte de Vincennes.

 

La dénomination Victor Perez prend tout son sens dans ce quartier terriblement meurtri par l’attaque terroriste antisémite du 9 janvier 2015.

 

Ce voeu a été adopté à l’unanimité du conseil de Paris.