Plaques commémoratives en hommage aux victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015
septembre 29, 2015 dans A la une, A vos côtés, Non classé par Catherine Baratti-Elbaz
Je suis intervenue en séance du conseil de Paris, pour saluer la pose de plaques commémoratives en hommage aux victimes des attentats de janvier 2015
Madame la Maire,
Mes chers collègues,
Huit mois après les dramatiques attentats de janvier, nous nous apprêtons à rendre hommage aux 17 victimes.
Nous avons traversé une épreuve terrible en janvier 2015 et l’émotion est encore présente.
La Ville de Paris souhaite prendre des initiatives qui visent à honorer la mémoire des victimes des tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Ainsi, une plaque commémorative sera apposée à trois endroits. Je m’en félicite.
Je voudrais saluer la sobriété des textes retenus après discussion avec toutes les familles et me féliciter que la plaque sur le mur de l‘hyper cacher précise la nature antisémite de cet attentat, car n’oublions pas que ces quatre victimes sont mortes parce que juives, comme clients de ce magasin cacher en ce vendredi 9 janvier ou comme salarié pour l’un d’entre eux.
Je voudrais aussi saluer la détermination des équipes du magasin qui ont tenu à rouvrir très vite, malgré le traumatisme, malgré le renouvellement des salariés pour réaffirmer que nous ne cèderons pas face à la barbarie, que nous continuerons à défendre ce que nous sommes, à défendre que les juifs de France ont toute leur place dans notre ville, dans notre pays et à lutter inlassablement contre l’antisémitisme, sous toutes ses formes.
Je voudrais remercier également les personnels de la ville comme ceux de l’Education Nationale qui ont accueillis nos enfants dès le lundi 12 janvier alors même que certains n’avaient quitté leur école que le vendredi à 21h certains étant même raccompagnés chez eux par la police au cœur du périmètre de sécurité. Ces longues heures ont laissé des traces dans tous les esprits.
Pourtant il a fallut continuer à vivre, reprendre nos vies après ces épreuves terribles, à deux pas des lieux des attentats. Nous les avons accompagnés au quotidien depuis, nous continuerons.
8 mois après, je sais que ces journées terribles sont encore très présentes dans la tète de tous ceux qui les ont vécu dans leur chair, petits comme grands. Cette démarche est importante pour l’ensemble des Parisiens et en particulier pour les habitants de nos quartiers, les riverains des sites concernés qui ont, pour certains, vécu les attentats de près, subi l’angoisse du confinement pendant de longues heures, entendu l’assaut, appris dans la détresse leur dénouement. Ils sont en demande, je le crois, d’un acte de mémoire et d’hommage pour continuer à vivre dans ce quartier, ensemble.
Je me souviendrai de nos rassemblements Place de la République, comme du terrible silence du boulevard Voltaire et de ces Marseillaises entonnées place de la Nation remplie comme jamais, en ce jour où Paris est devenue capitale du Monde. Nous nous en souviendrons tous, mais de quoi se souviendront nos enfants ?
La pose de ces plaques est un acte modeste, humble et respectueux des familles. Mais cela nous permet de graver à jamais dans ces lieux de notre ville, quel que soit leur devenir, ces drames de janvier. Pour que jamais, notre ville n’oublie l’horreur qui nous a tous frappés. Car quel que soit nos parcours, c’est ce que nous sommes collectivement qui a été attaqué.
Ces plaques entretiendront notre mémoire collective, pour que de nos mémoires, ces vies prises par des barbares entrent dans notre histoire, celle de Paris, celle de le France.
Je me félicite que la ville engage également la réflexion d’installation d’une œuvre dans l’espace public porte de Vincennes. Dans ce lieu aux confins du 12e et du 20e, à quelques mètres de la commune de St Mandé, dans ce petit bout de Paris de l’autre coté du périphérique, nous ne pouvons pas ne pas marquer l’espace public plus fortement. Pour que plus jamais nous ne puissions emprunter cette porte de Paris sans avoir une pensée pour ces victimes.