Conseil de Paris des 4, 5, et 6 juillet 2016

2016 DU 1 – Evaluation du Plan local d’urbanisme, approbation de la modification générale

Intervention de Catherine Baratti-Elbaz

Maire du 12^e arrondissement, Groupe socialiste et apparentés

Madame la Maire, Mes chers collègues,

Le Plan local d’urbanisme est l’outil majeur que nous mobilisons pour la mise en œuvre de notre projet pour Paris et des engagements que nous avons pris ensemble devant les Parisiens.

Comme en atteste le bilan qui nous est présenté, le Plan local d’urbanisme voté en 2006 a déjà permis de créer de nombreux logements, de développer les espaces verts, d’accroître l’offre de transports en commun ainsi que les mobilités douces et de réaliser de grandes opérations d’urbanisme.

Dans mon arrondissement, c’est par exemple l’émergence du nouveau quartier Charolais-Rotonde, en voie d’achèvement, offrant une programmation mixte sur d’anciens terrains ferroviaires. Nous poursuivons avec la SNCF la mise en chantier de nombreuses et vastes parcelles ferroviaires. Ces projets verront émerger de nouveaux morceaux de ville permettant d’atténuer la coupure urbaine des faisceaux de la gare de Lyon et de Bercy. Ils sont également une opportunité de réduire les équilibres Est/Ouest.

En effet, le Plan local d’urbanisme de 2006 a déjà enclenché ce nécessaire rééquilibrage Est-Ouest en matière d’activités et de logements. Aujourd’hui, nous voulons confirmer cette orientation, nous en avons la responsabilité collective.

Aujourd’hui, la modification du PLU confirme la poursuite de nos grands projets et permet aussi d’accompagner la mutation harmonieuse de nombreuses parcelles. Je tiens à remercier Jean-Louis Missika et les services de la Direction de l’urbanisme avec lesquels nous avons réalisé un travail fin, sur l’ensemble des parcelles, afin d’identifier les emprises susceptibles de muter. Dans un arrondissement aussi hétérogène que le 12^e c’est un travail indispensable pour recréer de la mixité, comme nous le faisons à l’échelle de Paris.

Je regrette que la droite veuille reculer sur le projet Paul Valéry. Il est indispensable de reconstruire le collège et le lycée de cette cité scolaire, tout en poursuivant nos objectifs de création d’espaces publics et de liaisons douces végétalisées pour mieux desservir cette grande parcelle. Ces nouveaux équipements publics et services bénéficieront aux nouveaux habitants comme aux actuels riverains. Nous y construirons en grande partie du logement étudiant alors même que nous accueillerons dès la rentrée 2019 l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris III dans le quartier de la Nation. Construire des logements étudiants dans ces quartiers où se trouve historiquement 100% de logement social est une opportunité unique qu’il nous faut saisir pour recréer de la mixité.

Dans mon arrondissement, comme dans tous les arrondissements périphériques, nous avons pensé nos projets urbains aux portes de Paris comme des projets ouverts sur les communes riveraines. Et cela bien avant la création de la Métropole. Je pense au Grand Projet de renouvellement urbain de la Porte de Vincennes, au carrefour de plusieurs communes, mais également bien sûr à Bercy-Charenton, emprise de près de 80 hectares, en interface avec d’importants nœuds de communication franciliens que ce soit en matière de transports collectifs, de circulation automobile ou encore du fleuve.

Cette opération a pour principal objectif de recréer du lien entre les différents quartiers du 12^e, de les désenclaver, de les ouvrir en particulier vers la commune de Charenton le Pont. Je me réjouis à ce titre de voir bientôt la rue Baron Leroy prolongée ou encore de voir la modernisation des infrastructures sportives dans le secteur Léo Lagrange soutenue par les associations sportives. Ces dernières partagent notre volonté d’augmenter l’offre sportive et de la mettre aux normes. Je me réjouis aussi du vœu présenté par l’Exécutif qui engage la requalification de la pelouse de Reuilly sur laquelle nous accueillons les cirques et la Foire du trône, mais dont nous devons repenser les usages en dehors de ces grandes manifestations au bénéfice de l’animation locale de ce quartier.

L’enjeu de cette modification générale du PLU est de taille. Elle conditionne la dynamique de chacun de nos arrondissements ; elle permet d’adapter notre ville aux enjeux de lutte contre la pollution en fixant des objectifs ambitieux en terme de logistique urbaine, mais en actant aussi que de moins en moins de Parisiens possèdent un véhicule particulier, n’en déplaise à certains de nos collègues. Les Parisiens optent de plus en plus pour d’autres modes de déplacements plus respectueux de l’environnement ou encore moins cher (enfin ça c’était avant l’augmentation du coût du Pass Navigo, coup dur porté aux Parisiens par la droite Régionale).

Enfin, comme beaucoup de communes de la Métropole nous modifions notre PLU avant que cette compétence soit celle de la MGP. Cette perspective nous semble indispensable en effet. Comment imaginer que nous répondrons aux demandes de logement en restant à l’intérieur du périphérique ? A l’image de l’extension de l’encadrement des loyers au territoire métropolitain, nous devons appréhender cette crise du logement à l’échelle de ce territoire qui présente encore trop d’écarts entre les maires bâtisseurs d’un coté et les autres.

Comment imaginer également que nous répondront aux enjeux d’une ville durable sans développer à l’échelle de la métropole des modes de déplacements doux et relever ensemble les défis de la logistique urbaine ?

Ce sont typiquement des interrogations qui traversent tous les Maires de cette métropole dense créée en janvier dernier, c’est bien à cette échelle que nous devons y répondre, seule échelle pertinente. N’en déplaise à certains et en particulier à la Présidente du Conseil Régional.

Pour toutes ces raisons je me satisfais pleinement de cette longue phase de réflexion autour de notre PLU qui aboutit aujourd’hui.