Lors du Conseil de Paris des 7 et 8 novembre 2016 je suis intervenue dans le débat autour de la Communication de la Maire de Paris sur

« La politique enseignement supérieur, recherche et vie étudiante de Paris »

 Madame la Maire, Mes chers collègues,

Je suis très heureuse d’intervenir dans ce débat qui embrasse les thématiques d’enseignement supérieur, de recherche et de vie étudiante. Je tiens avant tout à souligner le travail de grande qualité de Marie-Christine Lemardeley.  Ce sont en effet des leviers essentiels pour l’attractivité de Paris. Avec près de 338 000 étudiants inscrits dans 370 établissements supérieur, notre ville est une capitale étudiante européenne et mondiale de premier plan. De la même manière, la recherche et l’innovation sont des leviers indispensables au dynamisme économique de Paris grâce aux très nombreux transferts entre recherche fondamentale, recherche appliquée et le dépôt de brevets.

Pour le rayonnement intellectuel, culturel et économique de Pais, la Ville a décidé d’investir près de 228 millions d’euros dans le cadre du Programme d’investissement de la mandature 2015-2020. Nous voulons ainsi agir pour le développement de Paris comme Ville-Campus, mettre la recherche au cœur de notre ville et continuer à faire de Paris la meilleure ville étudiante du monde.

A la différence du modèle anglo-saxon, Paris se caractérise historiquement par une forte intégration des établissements d’enseignement supérieur dans le tissu urbain et constitue une ville campus en mouvement. Nous considérons qu’il s’agit d’une chance d’abord pour les étudiants mais aussi pour le dynamisme scientifique, culturel et économique de Paris, comme pour son renouveau urbain.

Ainsi, la Ville a souhaité renforcer ses investissements au sein du cœur historique de la vie universitaire parisienne pour amplifier son attractivité internationale et rénover un patrimoine tout à fait remarquable.

Mais, de la même manière, la dynamique universitaire et scientifique qu’a connu le cœur de Paris s’étend aujourd’hui à l’Est et au Nord parisien en prenant une dimension métropolitaine fondamentale. De l’arrivée de l’Université Paris Diderot dans le quartier Paris Rive-Gauche dans le 13^e dans les années 2000 à l’implantation du nouveau campus Condorcet dans le 18^e en 2018, Paris renforce véritablement sa vocation de Ville-Campus à l’échelle de tout un territoire. La dynamique est belle est bien métropolitaine avec, par exemple, le projet de Quartier Universitaire du Grand Paris qui augure une zone universitaire de premier plan au sein de la métropole.

Je suis particulièrement fière d’accompagner ce mouvement avec l’arrivée dans le 12^e arrondissement de l’université Sorbonne Nouvelle, qui s’inscrit dans un contexte plus global de transformation du quartier. Dans un campus neuf, l’université accueillera près de la Nation, dès 2019, près de 18 000 étudiants, dont 6 000 étudiants/jour, sur plus de 25 000m2. Nous veillons à accompagner soigneusement l’arrivée de ce nouveau campus dans un tissu urbain jusqu’ici peu doté en établissements d’enseignement supérieur et suis très vigilante à ce que la concertation avec les habitants et les conseils de quartier permette une définition optimale des aménagements urbains mais aussi son ouverture vers la ville. Avec Marie-Christine Lemardeley et la Présidence de l’Université, nous travaillons déjà sur le rapport aux espaces publics et l’ouverture au public de certains équipements de l’Université (auditorium, salle de spectacles, bibliothèque) participant à renforcer la vocation de Ville-Campus de Paris.

Je remarque que cette dynamique d’implantation d’établissements supérieurs dans le Nord et l’Est parisien ne se limite pas aux grands projets d’urbanisme. Dans le 12^e, nous avons par exemple accueilli l’Institut de la Vision en 2008, le grand organisme de recherche INRIA en 2015, et cette année encore d’une antenne de l’école de commerce EM Lyon ainsi que l’école de journalisme du CFJ Paris. Une démonstration supplémentaire de l’attractivité de l’est parisien peut être mieux desservi en transports en commun que le quartier latin.

La Ville de Paris a pour objectif d’accompagner cette transformation et agit sur les composantes fondamentales de la vie étudiante, autrement dit sur les conditions de vie et d’études, l’engagement et la création, la santé, l’ouverture au monde professionnel, le soutien à l’entreprenariat et l’accueil des étudiants internationaux, mais aussi un accès large aux établissements culturels et sportifs y compris le dimanche. L’enjeu est de tout mettre en œuvre pour que les étudiants soient bien accueillis et trouvent les meilleures conditions de réussite, poursuivant ainsi l’objectif de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et d’accès aux diplômes.

Sur le sujet primordial du logement, notre objectif est de développer une offre dédiée, pour sécuriser le parcours résidentiel du plus grand nombre d’étudiants. Nous soutenons les projets de création de logement du CROUS et l’ensemble des bailleurs de la Ville est mobilisé pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de créer 6 000 nouveaux logements étudiants et chercheurs d’ici 2020.

Dans le 12^e, nous avons déjà rénové 344 logements étudiants rue de Citeaux et nous verrons l’ouverture au premier trimestre 2017 de la Résidence pour chercheurs de 89 places dans le quartier Charolais Rotonde. Nous avons également décidé la création de logements étudiants dans le cadre du réaménagement de la Caserne de Reuilly, du site Paul Valéry et du Grand projet de renouvellement urbain de la Porte de Vincennes.

Nous soutenons par ailleurs les initiatives des acteurs de la colocation étudiante solidaire, au sein des résidences CROUS, par l’AFEV, et au sein du parc social de la Ville. Avec Marie-Christine Lemardeley, la RIVP et la coopérative Solidarité étudiante, j’ai ainsi inauguré, le 4 octobre dernier, dans un appartement de la Cité Moynet dans le 12^e, ce qui représente une belle illustration d’un vrai campus dans la Ville. Une colocation étudiante réunit désormais quatre étudiants boursiers qui ont accepté de s’impliquer dans la vie de l’arrondissement et de la vie de l’immeuble.

Toute la politique universitaire, scientifique et étudiante est menée dans un cadre partenarial Etat/Région/Ville de Paris. Une grande partie des opérations sont par ailleurs financées dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région signé le 9 juillet 2015. Je veux ici rappeler notre vigilance pour que les engagements pris dans ce cadre soient bien mis en œuvre aussi bien par l’Etat que par le nouvel exécutif régional, tant les enjeux sont cruciaux pour Paris, la Métropole, la Région, et la plus globalement pour notre pays.

Enfin je voudrais avoir une pensée aujourd’hui 30 ans après, pour Malik Oussekine, étudiant agé de 22 ans, décédé lors de la manifestation du 6 décembre 1986.

Je vous remercie.