la petite ceinture enneigée ©Pierre-Clément Julien

La Petite Ceinture est une chance exceptionnelle d’avoir un espace majeur de biodiversité dans Paris. Ancienne ligne de chemin de fer qui faisait autrefois le tour de la capitale, sa reconquête a déjà commencé dans le 12e comme à d’autres endroits de Paris. Poursuivre cette reconquête est une de mes priorités.

Poumon naturel, la Petite Ceinture constitue un espace unique à Paris et dans le 12^e. Si elle servait autrefois à relier les gares de la capitale entre elles pour le transport de personnes et de marchandises, elle est inutilisée et majoritairement fermée au public depuis de nombreuses années.

Pourtant, cette voie ferrée de 32 km se révèle d’une grande richesse biologique au-delà même de ses aspects paysager, historique et géographique. Ne serait-ce que dans le 12^e, la Petite Ceinture se trouve sur un terrain étroit enserré dans un ensemble de bâtiments où une végétation sauvage et dense s’est développée au fil du temps. Au-delà de la rue de Charenton, la Petite Ceinture longe, en viaduc, le boulevard Poniatowski, lui-même en viaduc sur le faisceau ferré. Ce lieu de respiration précieux a fait l’objet d’un protocole en 2006 entre la Ville de Paris et RFF, permettant depuis 2008, dans le 12^e l’ouverture au public de promenades, l’extension du square Charles Péguy et la création du jardin partagé Claude Decaen.

Dans une volonté de poursuivre cet effort, ma priorité sera de concrétiser cette reconquête en concertation avec les habitants. L’expiration du protocole entre la Ville de Paris et RFF en juin 2013 a ouvert de nouvelles négociations dans un contexte permettant d’être plus ambitieux. En effet, RFF envisage de retirer du réseau ferré national les sections sans perspectives de trafic ferroviaire lourd, notamment depuis la mise en service réussie du T3 le 15 décembre dernier.

Dans le 12e, les immeubles de logement sont très proches de la petite ceinture. @Pierre-Clément Julien

Ainsi, tout en s’appuyant sur les observations de l’APUR ainsi que sur la concertation organisée par RFF et les élus parisiens au début de l’année 2013, l’aménagement de la Petite Ceinture se veut le fruit des mûres réflexions des nombreux habitants et associations ayant contribué aux débats. En effet, le sujet ayant particulièrement intéressé et mobilisé, la synthèse du site participatif et des ateliers thématiques a fait émerger des préoccupations nouvelles comme la nécessité de nouveaux usages permettant d’améliorer le vivre ensemble, l’accès à la culture pour tous et une gestion associative.

Je souscris pleinement à l’idée de la mixité des usages, compromis possible entre les attentes en termes de développement des déplacements doux – la marche et le vélo -, la préservation du caractère sauvage de cette emprise au cœur même de la capitale, et la possibilité d’un transport ferroviaire à faible impact environnemental dans certaines parties de la petite ceinture, hors 12e. Aussi, l’idée de créer un sentier Grande Randonnée, à l’image du sentier GR2013 réalisé à l’échelle de la métropole marseillaise, sur au moins une partie de la petite ceinture est particulièrement intéressante pour préserver le capital écologique de la Petite Ceinture et relier les quartiers de Paris d’une toute nouvelle manière.

En conclusion, si la petite ceinture servait à mettre en relation les gares parisiennes, ce trésor parisien doit aujourd’hui retrouver ce rôle en connectant des espaces de partage, des lieux de vie. Il s’agit avant tout d’un site patrimonial et identitaire à reconnaître et à valoriser, ainsi que d’un espace de nature avec un rôle écologique majeur. Comme Anne Hidalgo et les élus de gauche, je m’engage à ne pas construire sur l’emprise de la petite ceinture et à en faire, « un enjeu majeur » des prochaines années.