Je me félicite de l’approbation par le Conseil de Paris du bilan de la concertation sur le projet Bercy Charenton.

Retrouvez ici mon intervention en séance.

Nous sommes invités à délibérer sur le bilan de la concertation sur le projet Bercy-Charenton, le plus grand secteur d’aménagement de Paris de ces 10 prochaines années. Et pas de revenir sur les objectifs du projet fixés et validés à de plusieurs reprises par les élus de Paris, de manière démocratique.

Ainsi, nous avons posé, dès le départ, les conditions d’un quartier durable, garantissant une mixité des fonctions et des usages à l’échelle métropolitaine.

Ainsi sur ce périmètre de 70 hectares, 4 000 logements seront construits, dont 60% de logements sociaux (c’est le PLH, adopté par le CP, n’en déplaise à certains) (20% LI et 20% accession à la propriété). Autant de surfaces liées à des activités y seront implantées et nous créerons de multiples équipements publics afin de répondre aux besoins des habitants de ce futur quartier et des riverains actuels (groupes scolaires, crèches, collège, bibliothèque qui est donc actée et un gymnase).

Reliant les quartiers existants de Bercy et de la Porte de Charenton, ce futur quartier métropolitain offrira un bouquet de mobilités à ses habitants, usagers, salariés, visiteurs qui pourront s’y rendre ou s’y déplacer en privilégiant les transports en commun et les circulations douces : tramway T3, ligne de bus à haut niveau de service sur les quais hauts en rive droite, ligne 8 et ligne 14 du métro, création d’une passerelle au dessus des voies ferrées, aménagements cyclables et espaces publics de qualité. C’est notre politique partout dans Paris, et je réjouis de voir la droite défendre aujourd’hui le soutien aux transports en commun comme mode alternatif à la voiture particulière, c’est suffisamment rare pour que je le souligne.

Avec la création d’un grand jardin et d’une trame verte, le quartier contribuera aussi à relier les espaces verts marquants de l’arrondissement (parc de Bercy, Bois de Vincennes, Coulée verte et Petite ceinture) sans oublier le lien à la Seine.

En novembre dernier, j’ai porté avec l’ensemble des élus de la majorité du 12e un vœu qui évoquait notamment l’étude de l’implantation d’une piscine publique sur le secteur. Je remercie l’Exécutif parisien pour son soutien renouvelé ce matin dans le cadre du plan nager à Paris afin que cette implantation puisse être étudiée dans la ZAC Bercy-Charenton.

En attendant de construire nos engagements de la prochaine mandature, je souhaite avancer rapidement sur les premiers programmes de l’opération, et notamment les engagements que nous avons pris collectivement en faveur du logement et conjointement avec la SNCF, engagements prioritaires pour l’ensemble de notre majorité. Car ce nouveau quartier doit permettre à des milliers de familles aux profils variés de trouver à se loger dans Paris.

Dès 2011 et les premières études, la Ville de Paris s’est engagée dans une concertation large avec les habitants de Paris comme de Charenton, les associations et les conseillers de quartier. Le projet a ainsi beaucoup évolué, suite aux avis et propositions formulés lors de la concertation, mais également par les résultats des études urbaines, menées en parallèle et enfin suite aux volontés exprimées par les élus de la majorité comme de l’opposition lors des différents débats que nous avons pu avoir (rapport logements/bureaux, conservation de la Rapée inférieure…).

Les dernières évolutions approuvées par la majorité de notre Conseil de Paris de novembre 2014 ont relancé la concertation. Ces évolutions permettent de conforter l’offre de logements mais surtout d’équipements publics dans le périmètre d’aménagement tout en soutenant l’emploi, l’industrie et les métiers de l’artisanat par une programmation mixte dans l’ancienne gare de la Râpée inférieure.

Le retour de l’industrie et de la logistique urbaine dans nos centres-villes contribuera à soutenir la transition écologique dans laquelle la Ville de Paris s’est engagée depuis 2001. Les usages futurs de la gare de la Râpée inférieure, comme les enjeux de logistique urbaine ont fait l’objet d’échanges fructueux lors de cette phase de concertation.

La vocation de ce site en matière de logistique est historique, elle sera préservée et valorisée notamment grâce à une situation exceptionnelle au croisement de plusieurs infrastructures majeures, notamment à travers le faisceau ferroviaire de la Gare de Lyon.

Si, pour des raisons techniques de nivellement entre les voies ferrées, le sol du quartier et la Seine, il ne sera pas facile de développer des liaisons multimodales entre le fer et le fleuve, il est en revanche prévu d’améliorer l’acheminement via le fer, par une relocalisation de l’actuelle halle Lamé, par ailleurs source de nuisances pour les riverains dans sa localisation actuelle.

A travers l’expression des habitants et des occupants de la Râpée inférieure, cette phase de concertation a également permis de confirmer l’importance de préserver les emplois existants et de renforcer les orientations urbaines pour voir émerger un véritable territoire d’emplois.

Le secteur Léo Lagrange a été intégré au périmètre d’aménagement, favorisant ainsi la modernisation des équipements sportifs actuels du stade et la création de nouveaux équipements publics susceptibles de répondre aux besoins des habitants actuels et futurs (collège, crèche et bibliothèque). Des logements et des commerces de proximité renforceront la dynamique urbaine amorcée par la livraison du tramway T3 en décembre 2012.

Cette phase de concertation a été très riche, avec huit rendez-vous en cinq mois, et un intérêt des habitants qui n’a jamais faibli. Les habitants se sont saisis des enjeux de cette phase de concertation et ont exprimé leur soutien ou leur désaccord, en étant parfois forces de nouvelles propositions qui enrichissent aujourd’hui ce projet.

Je me suis pleinement impliquée avec mon équipe dans cette séquence importante aux cotés de JLMissika que je remercie sincèrement pour avoir associé largement tous les élus du 12^e, de la majorité comme de l’opposition.

Cette concertation nous a permis de prendre toute la mesure de l’intérêt des habitants pour le projet et d’une forte attente quant à la réalisation rapide des premiers programmes de logements, d’équipements publics et d’espaces publics, notamment à travers le prolongement de la rue Baron le Roy que nous devons absolument réaliser très vite.

Parmi les discussions dans cette nouvelle phase, le sujet des futures formes urbaines sur le secteur Léo Lagrange a suscité des inquiétudes. Nous avons apporté les précisions nécessaires au projet et en conséquence : les hauteurs seront variées afin de créer des perspectives visuelles vers le centre sportif et le bois de Vincennes tout proche, sans jamais dépasser 31 mètres au maximum le long du boulevard Poniatowski (37 mètres en fond de parcelle).

La question des formes urbaines sur l’ensemble du périmètre a également été abordée. Sans éluder nous avons répondu de manière transparente aux interrogations, comme sur l’ensemble des sujets sur lesquels nous avons été interrogés. La présence de groupe ou grappe (comme certain-e-s disent désormais) d’immeubles de grande hauteur n’a pas suscité de fortes oppositions.

La concertation se poursuivra une fois la ZAC créée, programme par programme en associant les habitants, futurs usagers, associations et conseils de quartier. Je serai attentive en particulier à ce que nous continuions à travailler avec les associations sportives pour la rénovation des équipements sportifs Léo Lagrange.

En approuvant aujourd’hui le bilan de la concertation, et rien d’autre,  le Conseil de Paris engagera les prochaines étapes permettant d’aboutir je l’espère à la création de la ZAC en 2016, puis aux premiers travaux, donnant enfin une réalité opérationnelle à la plus grande opération d’aménagement actuellement en cours à Paris.