Une rue Miriam Makeba dans le 12e
novembre 4, 2013 dans Non classé par Catherine Baratti-Elbaz
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Sur près de 400 voies dans notre arrondissement nous comptons beaucoup de Colonel, Général, Docteur, ou encore d’ Edouard, Emile et autre Emilio, Ernest, Maurice, Paul, et de nombreux Saints… Mais combien de femmes ? Une dizaine ?
Citons : la pédagogue Elisa Lemonnier, Eugénie Eboué, l’avocate et femme politique guadeloupéenne Gerty Archimède (2005), la fondatrice de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres Jeanne Jugan, l’artiste Marie Laurencin, la propriétaire foncière Marie Benoist. Même sans oublier la belle passerelle Simone de Beauvoir, ni les Couple de résistants Georges et Maï Politzer, Odette et Moussa Abadi, nous sommes loin de rendre hommage à toutes les femmes qui ont pesé dans notre histoire collective. Beaucoup de retard à rattraper donc!
Ce n’est pas propre au 12e, ni à Paris, et même si la modeste voie AA/12 n’est pas le panthéon du 12e, je suis très fière d’avoir présenté en conseil d’arrondissement cette délibération qui nous propose d’attribuer le nom de passage Miriam Makeba à cette voie qui relie rue de Charenton à l’avenue Daumesnil.
Surnommée Mama Africa, Miriam Makeba a longtemps été la voix des sud africains opprimés. En 1963, elle a porté son témoignage devant le comité contre l’apartheid aux nations unies. En riposte, le gouvernement sud africain l’a condamnée à l’exil qui a duré 30 ans, en Europe et Amérique.
Ses disques étaient considérés comme des preuves à charge lors de perquisition chez des militants du parti de Mandela.
Chanteuse à succès (pata pata par exemple), elle devient citoyenne du monde et symbole de la lutte anti apartheid. En 1990, à la demande de Nelson Mandela elle rentre en Afrique du Sud avec un passeport français. Notre pays avait su l’accueillir.
Militante infatiguable, à 76 ans, elle accepte de venir chanter dans la banlieue de Naples, ou deux mois avant des africains immigrants se sont faits décimés par la Camorra. Elle décédera après le concert.
Nous pouvons être fiers de lui donner le nom d’une rue du 12e en cette année de l’Afrique du sud, la Rainbow Nation, en France.
Je m’associe également à la demande d’Anne Hidalgo de voir Olympe de Gouges rentrer au Panthéon!