Nous ne menons pas un combat contre la voiture mais contre la pollution.
septembre 11, 2017 dans A la une, A vos côtés, Actualités par Catherine Baratti-Elbaz
Nous ne menons pas un combat contre la voiture mais contre la pollution.
La pollution est l’une des premières causes de mortalité en France : 48.000 morts prématurés par an à l’échelle nationale, 6.500 à l’échelle du Grand Paris. Ce ne sont pas des études de la Mairie de Paris, ce sont des études nationales et européennes.
La pollution de l’air réduit aussi de 2 ans l’espérance de vie des Franciliens. Pas que des « bobos parisiens », mais bien de tous les Franciliens.
Aujourd’hui à Paris 50 % de l’espace public est dédié aux déplacements automobiles, alors qu’ils ne représentent que 11% des déplacements, nous effectuons un rééquilibrage légitime au profit des piétons et cyclistes.
- Nous avons commencé par développer les alternatives
Nous agissons donc depuis plus de dix ans pour améliorer la situation. Bertrand Delanoë l’a fait quand il était Maire de Paris, Anne Hidalgo le fait à son tour depuis qu’elle est Maire de Paris.
Ce qu’il est important de souligner, c’est que nous avons commencé non pas par des restrictions de circulation, mais en développant les alternatives :
- Nous avons créé les voies de bus, pour permettre aux bus d’être plus rapides et plus ponctuels, donc plus attractifs.
- Nous avons réalisé la boucle du tramway, qui est en cours d’achèvement, car il n’était pas toujours facile de circuler d’un arrondissement périphérique à l’autre. 1 usager sur 2 du tramway habite en petite couronne.
- Nous avons lancé Vélib’, puis Autolib’, puis sa version utilitaire Utilib’. Nous avons aussi soutenu la mise en place de Cityscoot, des scooters électriques en libre-service.
- Nous avons investi des milliards d’euros dans les transports en commun. Paris y consacre à elle seule 381M€ par an, dont 100M€ financent des projets de transports en commun à l’extérieur de Paris.
- Nous avons mis en place avec Jean-Paul Huchon, lorsqu’il était président de la Région, le Pass Navigo à tarif unique : il permet aux habitants de petite et de grande couronnes de payer le même prix que les Parisiens. Cela a représenté une économie pour ces ménages de plusieurs centaines d’euros par an.
- Nous avons créé de nombreuses aides incitatives pour les particuliers et pour les professionnels, y compris les professionnels de petite couronne, pour qu’ils se déplacent avec des transports propres.
- Ces efforts produisent des résultats
Grâce à ces actions, le trafic automobile a baissé de 30% ces dix dernières années à Paris intramuros. Cette baisse se poursuit : -3,4 % au 1er semestre 2017 par rapport au 1er semestre 2016.
La pollution de l’air a aussi baissé de 30% ces dix dernières années. Tout simplement parce que moins de voiture = moins de pollution. Dans toutes les villes qui ont investi dans les infrastructures routières, le nombre de voitures a augmenté, tout comme les embouteillages et la pollution.
Paris est par ailleurs saluée dans les classements internationaux :
- Paris est classée 1ère au monde pour la qualité de son réseau de métro, tant en terme de densité que de régularité. Là encore, ce n’est pas une étude de la Mairie de Paris qui le dit : c’est l’Institute for Transportation and Development Policy basé à New-York.
- Paris est aussi classée championne européenne des véhicules en libre-service, elle est la ville qui en compte le plus par habitant (étude ShopAlike).
Le plan vélo a été adopté à l’unanimité par tous les élus parisiens
Nous avons aussi développé les pistes cyclables, mais il reste beaucoup à faire dans ce domaine pour rattraper nos amis de Londres, Stockholm et Copenhague.
C’est pourquoi avec Anne Hidalgo et son adjoint Christophe Najdovski ont proposé en 2015 au Conseil de Paris un « Plan vélo », qui va doubler en cinq ans le nombre de km de voies cyclables dans la capitale : elles passeront de 700km à 1400km d’ici 2020.
Les pistes rue de Rivoli ou voie George Pompidou sont la concrétisation de ce plan comme les nouveaux itinéraires aménagés dans le 12e arrondissement (boulevard de Reuilly cet été, et bientôt faubourg St Antoine)
Ce plan a été adopté à l’unanimité par le Conseil de Paris, c’est-à-dire par les élus de Gauche, mais aussi de Droite et du Centre. Ces derniers voulant afficher une image progressiste se mettent à le contester quand les travaux débutent… Vous trouvez ça sectaire ou dogmatique, d’appliquer une décision votée à l’unanimité par les élus locaux parisiens ? Nous pensons au contraire qu’il s’agit de respecter les engagements pris dès 2014 pour restaurer la confiance entre élus et citoyens.
- Stop aux arguments mensongers
Rappelons quelques chiffres très parlants sur la réalité des transports à Paris et en Ile-de-France :
Il y a 10M de voyages effectués chaque jour sur le réseau RATP, quand il n’y avait que 40.000 véhicules / jour sur les quais de la rive droite de la Seine qui ont tant fait la Une des médias et cristallisés les attaques politiciennes.
Seul 1 Parisien sur 10 et 1 habitant de la petite couronne sur 3 se rend à son travail en voiture.
64% des conducteurs qui circulent en voiture dans le centre de Paris sont des CSP+. Car se déplacer en voiture, y compris à l’échelle du Grand Paris a un coût bien trop élevé pour la majorité de nos concitoyens.
78% de ces conducteurs déclarent utiliser leur voiture par confort et non par nécessité.
Et pour ceux qui disent que réduire la voiture fait du mal au petit commerce, rappelons que 79% des Parisiens se déplacent à pied pour aller faire leurs achats. De nombreuses études montrent au contraire que se déplacer à vélo, à pied ou en transports en communs favorisent le commerce de proximité dans lequel on se rend plus facilement sur son trajet domicile/travail.
- Le développement des alternatives doit se poursuivre à l’échelle de la métropole du Grand Paris
Nous ne disons pas qu’il ne faut plus aucune voiture dans Paris, certaines personnes ont réellement besoin de se déplacer en voiture, certains n’ont pas d’autres choix.
Mais une partie importante des citoyens a la possibilité de se déplacer autrement. Et il faut les y aider. En plus des nombreuses alternatives qui existent déjà, nous devons donc avancer sur des questions essentielles :
- Le développement de parkings relais, aux portes de la Métropole du Grand Paris. La Ville de Paris n’a pas le pouvoir de le faire, c’est le travail de la Région, mais nous sommes prêts à aider. Nous l’avons proposé à la Présidente de la Région Ile de France, sans aucune réponse de sa part depuis près d’un an sur ce sujet…
- Le développement du transport fluvial. Avec Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris, Anne Hidalgo a demandé à Valérie Pécresse de lancer très vite une nouvelle expérimentation sur le sujet, car c’est la Région qui est en charge des transports en commun. Là aussi, nous attendons sa réponse.
- Le développement du vélo électrique. nous avons avancé avec la Métropole du Grand Paris, puisqu’à partir du 1er janvier 2018 nous aurons un nouveau Vélib’ à l’échelle de la Métropole et dont un tiers du parc sera à assistance électrique.
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Le développement de nouvelles lignes de transport. Par exemple le projet de bus à haut niveau de service sur les quais hauts de la Seine, appelé « ligne olympique » : il fait partie de notre projet pour les Jeux 2024. Nous attendons que la Région accepte de lancer le projet. Il ne s’agit pas d’une ligne de tramway mais d’un bus à haut niveau de service. Cette ligne transporterait 10.000 voyageurs par jour. Le prolongement de la ligne 14 est en cours, et les habitants du quartier de Bercy peuvent témoigner de l’ampleur des travaux en cours…
- Il faut aussi veiller à ce que le prix des transports en commun reste attractif. Sur ce point, je n’accepte pas qu’à chaque rentrée on nous annonce que le Pass Navigo est 2 ou 3 euros plus cher par mois que l’année précédente.
Un jour les élus devront répondre devant nos concitoyens de leurs actions pour lutter contre la pollution de l’air et de leurs engagements pour préserver l’avenir de nos enfants…