Lors du conseil d’arrondissement du 28 novembre j’ai introduit le débat organisé sur la politique du logement et de l’habitat dans notre arrondissement.

 Mesdames et Messieurs les élu-e-s, Mes Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

En 2014, nous nous sommes engagés à faire du logement la première des priorités de notre action. Depuis, nous mobilisons tous les leviers et inventons de nouvelles réponses pour répondre aux besoins de tous les Parisiens.

L’urgence de la situation nous impose un engagement inédit et je tiens à saluer la volonté de la Maire de Paris ainsi que la mobilisation son adjoint Ian Brossat.

Mais les réponses nous devons aussi les porter, à l’échelle de la Métropole parisienne. La Métropole du Grand Paris, créée début 2016, sera dans les prochaines années l’outil de cette nouvelle approche solidaire entre tous les territoires de la première couronne. Elle offre – enfin – l’opportunité d’aborder la question du logement à une autre échelle, pour de nouveaux équilibres, notamment dans la répartition du logement social en application de la loi SRU. Nous en sommes encore trop loin. Paris ne pourra répondre à ces enjeux, seule.

Je regrette que quelques uns – heureusement minoritaires– s’entêtent à combattre le mouvement historique de rapprochement des territoires du cœur de l’Ile-de-France, désormais engagé par 131 communes. En effet, avec les transports la question du logement est bien l’une des plus pertinente à envisager à l’échelle du cœur dense de notre agglomération.

Notre arrondissement, au cœur de cette métropole du Grand Paris, est un acteur majeur de l’action de notre majorité en faveur du logement des Parisiens. Si certains en doutaient, notre ordre du jour de ce soir vient en apporter la preuve.  Ces 17 délibérations soumises à  notre approbation témoignent de l’accélération de notre engagement comme de sa diversité.

Ces délibérations variées illustrent bien en effet notre politique du logement globale et équilibrée :

• Nous construisons et produisons de nouveaux logements, de toutes catégories, en veillant aux équilibres au sein même des nouveaux programmes comme entre les quartiers, et nous créons du logement spécifique pour les jeunes actifs, les étudiants, les personnes âgées ;
• Dans le même temps, nous développons l’accession à la propriété, ainsi que le logement libre et nos grandes opérations d’aménagement prévoient toutes sans exception, une gamme large et équilibrée de logements, pour les personnes seules comme pour les familles, pour garantir la mixité et permettre à tous les foyers de se loger ;

• Nous améliorons l’habitat existant, dans le parc social – avec des opérations plan climat et de réhabilitation d’envergure, dans nos grandes résidences d’habitat social – mais nous accompagnons aussi les propriétaires du parc privé ;

• Nous protégeons le parc locatif parisien par les combats que nous avons menées et gagnés contre les ventes à la découpe mais aussi, aujourd’hui, en conventionnement le parc libre de nos bailleurs afin d’assurer aux classes populaires mais aussi aux classes moyennes de rester dans leur logement

• Enfin, nous poursuivons nos objectifs de transparence en matière d’attribution des logements sociaux, c’est le cas dans le 12^e arrondissement où nous avons été parmi les premiers à anonymiser les dossiers des demandeurs de logement et à appliquer la cotation et ou des élus d’opposition siègent dans la commission (ce n’est pas le cas de tous les arrondissements de droite je le rappelle).

Tels sont les grands axes de notre politique du logement développée en direction de tous les foyers et de toutes les familles, pour permettre à toutes celles et ceux qui le souhaitent de se loger à Paris et d’y rester.

Nous sommes bien entendu attentifs à toutes les générations : des séniors aux jeunes. Notre arrondissement accueille déjà de nouveaux établissements d’enseignement supérieur – le CFJ, l’EM Lyon et bientôt la Sorbonne nouvelle –  et devient de plus en plus étudiant. Je suis d’ailleurs très fière des projets de colocation étudiante, tels que développer à la cité Moynet qui permettent d’ancrer les étudiants dans la ville. De nombreux logements étudiants sont en projet, comme ceux de la caserne de Reuilly, pour essayer de rattraper notre incroyable retard en la matière.

Nous sommes aussi très attentifs au logement de toutes les catégories sociales, des plus modestes et fragiles aux classes moyennes. Je pense en particulier aux enseignants, aux policiers, aux personnels de santé, à nos agents municipaux, aux employés et cadres moyens, et à toutes les forces vives de notre ville. Ces fonctionnaires, tant décriés par certains, qui sont pourtant si utiles au fonctionnement de notre ville, si important pour notre vie quotidienne comme l’avenir de nos enfants. Qu’ils soient fonctionnaires de la Ville, de l’Etat ou encore de l’APHP ils sont pour nous prioritaires pour l’accès au logement social. En particulier car ils ont souvent des horaires exigeants et que leurs revenus ne leur permettent pas de se loger dans le privé et encore moins d’acheter un appartement dans Paris.

Le premier levier de notre politique est la production de nouveaux logements. Paris est très dense et nous devons souvent faire preuve d’ingéniosité. Les délibérations présentées ce soir, programment près de 200 nouveaux logements sociaux qui seront financés et construits dans notre arrondissement dans les prochaines années.

Des logements qui répondent à la diversité des besoins des Parisiens, citons en particulier les 90 logements réservés aux jeunes actifs et aux personnes âgées à Charenton-Meuniers et 105 logements sociaux familiaux de typologies et de catégories de financement diverses sur tout le territoire.

Place Felix Eboué, c’est un programme mixte qui a été imaginé, intégrant du logement social mais aussi les 57 logements en accession à la propriété dans le même immeuble, sur cette place au cœur de notre arrondissement.

Dans les prochaines années, nos grandes opérations d’aménagement : Caserne de Reuilly, Bercy Charenton, Daumesnil Gare de Lyon nous offrent encore de nouvelles opportunités très importantes de produire du logement neuf, en reconquête de terrains en friche ou ferroviaires. Je salue la signature ce jour du protocole foncier entre la Ville de Paris et la SNCF sur ces deux derniers projets synonymes de la construction de près de 4600 logements neufs.

Malgré un fort potentiel foncier, le 12^e arrondissement reste confronté aux mêmes problématiques que celles du territoire parisien : un territoire dense et des opportunités foncières rares. Pour répondre à ces particularités, la Ville a développé des réponses efficaces et précises auxquelles nous avons recours pour produire du logement tout en préservant le parc locatif et ses locataires.

Le droit de préemption urbain renforcé fait partie de ces réponses qui nous permettent de créer du logement social dans des immeubles situés en zone de déficit en logement social et pouvant respecter les critères d’appartenance au parc social de fait. Une part de notre territoire se trouve en zone déficitaire. C’est un levier de création de mixité sociale. Ainsi, l’offre de logements sociaux pour les plus populaires sera d’autant plus développée dans ces secteurs. C’est cette réglementation qui est utilisée pour créer les 9 logements sociaux de la délibération DLH 416 dans 4 immeubles en copropriété et pour permettre l’amélioration des conditions de vie des locataires actuels et futurs grâce au financement de travaux dans ces logements dégradés.

En 2016, nous sommes parvenus à conjuguer au sein de projets communs, une production de logements ambitieuse et des programmes d’amélioration de l’habitat d’envergure dans le parc social comme dans le parc privé.

Les trois délibérations relatives au projet d’amélioration de la résidence Charenton-Meuniers illustrent parfaitement cette dynamique. Chacune de ces délibérations est issue d’une concertation avec les habitants très en amont et décline les priorités de notre projet : la production de logements sociaux familiaux ou spécifiques et l’amélioration de la qualité de vie des locataires.

De nombreuses réhabilitations seront engagées dans les immeubles du parc social de notre arrondissement. Aux cotés des bailleurs nous veillons à ce que ces programmes soient l’occasion de rénover les logements mais également les parties communes des résidences et ainsi améliorer la qualité de vie des résidents tout en réduisant le coût de leurs charges. Ces opérations seront réalisées à grande échelle, dans les groupes sociaux importants de notre arrondissement : Contenot-Decaen, Montera-Gabon ainsi qu’Erard-Charenton dont le plan climat a été livré cette année.

Avec les conventionnements de la Porte Dorée, nous avons également allié ces deux priorités. Aux côtés des bailleurs nous nous engageons d’abord dans une protection renforcée des locataires. Cette opération permettra de favoriser une maîtrise des loyers pour les foyers les plus modestes tout en permettant aux familles plus aisées de demeurer dans ces immeubles, dans le respect de la réglementation. Ces conventionnements offriront aussi la possibilité à ces milliers de locataires de bénéficier de travaux d’envergure très attendus grâce aux financements obtenus par le conventionnement. Je regrette sincèrement que ces opérations soient au mieux mal comprises, au pire instrumentalisées à des fins partisanes en faisant peur aux locataires. Alors je le redis ici,  le conventionnement permettra à tous les foyers de rester dans leur logement et n’entrainera pas d’augmentation des loyers, la plupart des ménages devant au contraire bénéficier de baisses. Il s’agit de ne faire fuir personne mais bien de requalifier le patrimoine et de consolider cet habitat social.

Les travaux engagés contribuent largement à la diminution des factures énergétiques, et donc la diminution des charges locatives. Cette politique ambitieuse est aussi engagée dans le parc privé. Le programme « Eco-Rénovons » lancé en mai 2016 a retenu plusieurs copropriétés du 12^e arrondissement pour bénéficier d’un accompagnement et d’une aide financière à l’amélioration énergétique de leurs immeubles.

Enfin, La modification du programme local de l’habitat sur les modalités d’application du surloyer qui vous est proposée ce soir est une preuve de notre attachement à la diversité de notre Ville, à l’équilibre social de nos quartiers ainsi qu’à notre souci d’ouvrir Paris à toutes les catégories sociales, sans exception. Plus que le maintien de la mixité nous souhaitons sa pérennisation sur les prochaines décennies et nous l’assumons pleinement.

Je suis heureuse qu’à l’occasion de ce conseil nous ayons pu rappeler ces principes forts de notre action dans un domaine qui souvent nous divise entre majorité et opposition. Je crois sain pour notre démocratie d’afficher clairement nos ambitions, de prendre des engagements et de les tenir.

C’est ce que nous faisons sur le logement, j’en suis fière.