La reconquête des Berges, une dynamique métropolitaine engagée!
septembre 26, 2016 dans A la une, Actualités, Non classé par Catherine Baratti-Elbaz
Conseil de Paris des 26, 27 et 28 septembre 2016, Mon intervention relative aux délibérations SG 29 et SG 30 concernant l’aménagement des berges de la Seine liaison Bastille/Tour Eiffel
Madame la Maire, Mes chers collègues,
« Le Département investit chaque année plusieurs millions d’euros (7,5 millions en 2014) pour permettre aux habitants d’investir les berges et pour développer la biodiversité. Ces travaux qui favorisent l’intégration paysagère des berges dans la ville et leur accès pour le public, intègrent souvent des pistes cyclables. Ils offrent de nouveaux lieux de promenade et de loisirs » S’agit il du Département de Paris ? Non du Val de Marne. S’agit-il d’élus écolo de gauche ? Pas uniquement… Le Quai des Gondoles à Choisy-le-Roi, le Port-à-l’Anglais et le quai Blanqui à Alfortville, le quai Ferber à Bry-sur-Marne, les berges de l’Île de l’Hospice à Saint-Maurice, la piste cyclable à Villeneuve-Saint-Georges… partout dans le Département les bords de la Marne et de la Seine sont reconquis par nos collègues. Ailleurs, ce sont les autoroutes urbaines qui sont retravaillées avec l’aménagement des berges de l’A6 à Gentilly, en promenade piétonne et cycliste ou encore le Parc du Coteau le long de l’A6 entre Arcueil et Gentilly.
Un peu plus en aval de la Seine…
« Le département a le projet de continuer d’ouvrir la ville sur le fleuve et de rendre les berges aux habitants avec pour objectifs de contribuer à renforcer l’attractivité économique du territoire sur le moyen et le long terme. En corrélation avec la politique départementale en matière de développement durable et en matière d’aménagement de voirie qui préconise la conception d’axes de desserte et d’espaces assurant non plus uniquement la fonction « véhicule automobile » mais l’ensemble des déplacements, transports en commun, vélos et piétons dans le cadre d’un espace paysager partagé entre les différents usages. »
S’agit-il là encore de Paris ? On aurait pu… mais toujours pas, il s’agit bien de projets des Hauts de Seine et des Yvelines, pour le Val de Seine en limite des communes de Sèvres, Meudon et Issy-les-Moulineaux, ou encore de la Promenade Berges de Seine aménagée en espace vert destiné à la promenade le long du fleuve d’une longueur totale de 20 km, qui traverse plusieurs communes de Bougival à Gennevilliers et notamment Rueil-Malmaison….
Je veux rendre hommage à nos collègues pour ces réalisations. Certains sont présents aujourd’hui dans ces tribunes.
Les élus métropolitains ont été associés à plusieurs reprises et dès le début du projet. Ont-ils saisi ces occasions ? Je me souviens très bien de ce groupe de travail mis en place par le Président de la MGP pour évoquer ce sujet auquel les élus LR et UDI ne sont pas venus, malgré avoir exigé ce débat ! quel mépris ! Je suis ravie de constater qu’ils ont trouvé le temps de venir aujourd’hui constater que les élus de Paris débattent ensemble de l’avenir de leur ville !
Pourquoi, ce que mettent en œuvre nos collègues en amont et en aval de la Seine ne pourrait pas être fait à Paris ? Pourquoi soutenir ces projets le long de la Seine et de la Marne à l’extérieur de Paris et le refuser dans ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ?
- Par conservatisme ? Surement… pourtant notre ville ne peut rester figée dans les années 60 ou le « tout voiture » était la règle. Vous pensez qu’il est urgent d’attendre, quoi exactement, ce n’est toujours pas très clair pour moi… Nous considérons au contraire qu’il y a urgence à agir pour réinventer notre Ville, pour continuer à améliorer la qualité de vie qui en fait aussi son attractivité
- Parce que restreindre la circulation automobile augmenterait la pollution ? Ce n’est pas sérieux… Tous les projets que nous menons depuis 2001 ont justement permis de faire diminuer les déplacements en véhicules polluants. Encore hier, lors de la journée sans voiture, les mesures faites par AirParif montrent qu’en réduisant la circulation la qualité de l’air que nous respirons est meilleure.
- Parce que limiter la place de la voiture nuirait au développement économique ? toutes les études démontrent l’inverse…
- Par peur de la réaction des Parisiens ? soyez rassurés, chers collègues, à nouveau les Parisiens se sont prononcés majoritairement favorables à ce projet
- Pour ne pas empêcher les classes moyennes de se déplacer en voiture dans le cœur de Paris ? Tout faux les CSP+ sont majoritaires sur cet axe, car aujourd’hui se déplacer en voiture coûte souvent bien trop cher !
- Parce qu’il n’y aurait pas assez de transport en commun ? intéressante question, leur fréquentation est en effet en hausse constante, en semaine comme le WE, en journée comme la nuit dans le Noctilien, et que fait la nouvelle Présidente de la Région Ile de France pour y remédier ? Ca c’est pourtant de sa compétence ! Après avoir augmenté le Pass Navigo sans aucune concertation, envisage t elle d’investir dans les transports parisiens ? Mais peut être pense t elle qu’on n’y trouve que des Parisiens ? et qu’ investir à Paris ne serait utile qu’aux Parisiens ? C’est bien mal connaitre notre ville… il faudrait lui rappeler qu’au moins la moitité des déplacements dans Paris sont en provenance ou en direction de la banlieue Chers collègues, pourriez vous la convaincre de s’intéresser au prolongement de la ligne 10 ? (à noter que cette ligne traverse paris d’est en ouest à peu près au niveau du boulevard St Germain …) Pourriez vous lui suggérer également d’étudier le fonctionnement des lignes 1 et 14 la nuit ? Afin de répondre entre autre aux besoins de ceux qui travaillent en horaires décalés. Londres l’a fait, Paris doit pouvoir relever ce défi !
- Enfin il faudrait renoncer car vous n’auriez pas confiance dans les études démontrant l’impact limité et localisé au centre de Paris ? Pourtant ces études ont été réalisées comme toutes les précédentes, avec des outils et des méthodes validés par les services de l’Etat. Etudes qui ont toujours été validées par les faits… Et les premiers résultats de mesures de trafic ces dernières semaines, publiés hier, démontrent encore la fiabilité du travail conduit en amont de ce projet depuis de nombreux mois. Car oui les chiffres sont têtus, le trafic mesuré est conforme aux prévisions, voire même inférieur !
Mais je vois encore ce matin, qu’aucun argument rationnel ne peut vous convaincre…
Un peu comme le commissaire enquêteur en quelque sorte, à qui j’avais personnellement souligné l’apaisement des quais de Bercy prévu par le projet et que nous constatons aujourd’hui, mais bizarrement cette partie de mon audition ne se retrouve pas dans le rapport. Et puisque vous l’évoquez, la seule pétition remise dans le cadre de l’enquête publique est une pétition favorable les autres n’ont été qu’évoquée oralement semble regretté le commissaire lui-même en page 34.
Je le regrette, car les enjeux de santé publique sont majeurs. Nos concitoyens méritent mieux que ces attaques partisanes.
A Paris, dans l’élan de la COP 21, nous assumons pleinement nos responsabilités en contribuant largement au financement des mobilités durables, bien au-delà des limites de Paris et des stricts besoins des Parisiens (transports en commun via notre dotation au STIF, en développant le réseau cyclable, en créant Vélib’ et Autolib’, en travaillant avec la RATP à l’arrivée d’une flotte de bus propres).
Nous agissons bien au-delà de la polémique, dans l’intérêt de tous les Parisiens, les Métropolitains et les Franciliens.
Aujourd’hui je suis fière de défendre ce projet, car je suis convaincue que dans quelques années, chacun devra rendre des comptes.