Métropole du Grand Paris: discussion sur le Budget 2016
mars 22, 2016 dans A la une, Actualités, Non classé par Catherine Baratti-Elbaz
Lors de la séance du 11 mars 2016 du conseil métropolitain, je me suis exprimée dans le cadre du débat d’orientation budgétaire.
Monsieur le Président, chers collègues, c’est effectivement la première fois que je m’exprime en tant que Présidente du groupe socialiste et apparentés pour ce débat d’orientation budgétaire. C’est la première fois que nous avons ce débat dans un calendrier qui, je l’espère, est complètement exceptionnel cette année et qui nous invite forcément, dans ces conditions, à la prudence et à la modestie. Pourtant, dans ce débat, nous avons deux défis à relever en parallèle. Il y a celui de l’installation de notre Métropole et en même temps, il s’agit de faire de cette Métropole une réalité qui soit perçue par nos concitoyens. Malgré cette enveloppe globale modeste et des recettes dont la pérennité n’est pas garantie, il nous faut effectivement rester prudents et tenir compte de ce calendrier exceptionnel en prévoyant des dépenses dès 2016 mais peut-être, plus raisonnablement, leur étalement sur un engagement pluriannuel au delà de cette année budgétaire. Je voudrais commencer par dire quelques mots sur les dépenses de fonctionnement qui doivent être effectivement maîtrisées et notamment rester modestes par rapport à l’investissement que nous devons prévoir.
Cependant, dans le cadre du fonctionnement, j’aimerais insister sur quelques points. D’abord, il faut que nous préservions les moyens de mettre en place l’appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris » pour lequel nous nous sommes tous prononcés favorablement lors de notre dernière séance. De la même manière, nous avons à l’ordre du jour de cette séance la mise en place du Conseil de développement de territoire. Afin qu’il puisse fonctionner correctement, qu’il puisse être indépendant, il faudra que dans les dépenses de fonctionnement que nous prévoyons pour notre budget, nous assurions que ce sera une réalité et cela passe aussi par la mise à disposition de moyens de fonctionnement.
Enfin, je rejoins ce qu’ont dit les présidents de groupe Parti Communiste, Front de Gauche et écologistes sur le fait que la Métropole doit mettre en place des outils de communication, d’information et d’association de nos concitoyens pour qu’ils comprennent mieux en quoi cette instance va pouvoir changer leur vie, l’améliorer et améliorer notamment la qualité de vaille dans la Métropole. Sur la question des investissements, il nous semble important qu’il faille nous mobiliser très vite pour les mettre en œuvre, que la MGP doive trouver son rôle de fédérateur des bonnes initiatives qui émergent des communes et des territoires, et invite à ce que ces initiatives dépassent les frontières de nos territoires respectifs, soient mises en cohérence par la Métropole et par ses engagements en termes d’investissement. Pour nous, ce fonds de concours est un outil adapté car il permet le financement à hauteur maximale de 50 % d’équipements d’infrastructures, qu’il s’agisse de voiries, de réseaux ou de superstructures comme les équipements sportifs ou culturels initiés à l’échelle des communes. C’est pourquoi nous sommes favorables à ce fonds de concours qui doit permettre à chacun et chacune de travailler très rapidement et faire remonter des projets très concrets. Pour autant, il nous semble indispensable que cet investissement soit porté sur la base de critères très précis. Certains ont été évoqués par mes collègues. Il nous semble effectivement important d’accompagner les Maires bâtisseurs qui s’engagent à construire notamment des équipements mais aussi des logements.
Il nous semble aussi indispensable de s’assurer que tous les projets qui pourraient être financés par la Métropole soient respectueux de l’environnement, comme cela fait partie de nos compétences. Je sais que Daniel Guiraud interviendra sur ces sujets également. Comme principe de base, il nous faut poser la question de la solidarité territoriale. C’est une question de principe, pour nous, que cet outil qu’est la Métropole contribue à réduire les inégalités qui sont encore trop fortes entre nos territoires. Comme l’a dit Gilles Carrez, ce premier budget doit être un budget de solidarité métropolitaine et il doit nous aider à financer les projets portés par des communes qui n’ont pas aujourd’hui, toutes seules, le potentiel financier pour le faire.
Enfin, dans ces investissements, vous nous invitez à agir dans le cadre des compétences d’ores et déjà transférées et nous y sommes favorables, notamment en termes d’amélioration de la qualité de l’air et de développement de la mobilité durable. Je voudrais citer quelques exemples pour lesquels nous sommes effectivement mobilisés. Il y a le fonds d’accompagnement pour le remplacement des véhicules polluants ou encore la réflexion, à l’échelle métropolitaine, d’un plan vélo qui nous semble indispensable. À l’heure où nous travaillons sur la mise en place d’un Vélib’ à l’échelle non pas du périmètre métropolitain mais légèrement inférieure, il nous faut aujourd’hui aider les communes qui ont développé en leur sein des plans vélo mais qui n’arrivent pas à être connectées entre elles. Nous observons des difficultés notamment à franchir certaines infrastructures ferroviaires ou routières de notre territoire. Il faut que la Métropole arrive à mettre en cohérence ces plans vélos à l’échelle de son territoire.
De la même manière, nous soutenons l’idée d’un appel à projet de végétalisation, d’agriculture urbaine qui pourrait se développer, au delà des communes et territoires qui l’ont déjà engagé, de manière cohérente de manière cohérente à l’échelle de la Métropole du Grand Paris. Vous l’aurez compris, nos priorités sont celles d’abord de l’investissement au service de la solidarité. Nous ne concevons pas ces priorités comme étant en opposition des compétences de la région Île-de-France et nous pensons que la région doit être associée à la mise en œuvre de ces priorités en tant que financeur et que nous ne pouvons que nous féliciter que la région s’engage à travailler comme nous, à réinventer la Métropole du Grand Paris. Nous comptons sur ces financements qui viendront appuyer ces priorités qui sont les nôtres. Notre Métropole doit permettre de rendre possibles les projets des territoires et cela doit être visible dès ce budget 2016. Je vous remercie.