Une ville intelligente pour un projet de gauche et écologique pour Paris
mai 26, 2015 dans A la une, A vos côtés par Catherine Baratti-Elbaz
Je suis intervenue au conseil de Paris dans le débat organisé autour de la ville intelligente
Comme toutes les métropoles, Paris est confrontée à de nouveaux défis en termes d’organisation urbaine, d’empreinte écologique et de qualité de vie. Les réponses à ces défis doivent être pensées collectivement et peuvent être concrétisées grâce aux technologies numériques. Aujourd’hui, vous proposez, Madame la Maire, de doter Paris d’un plan stratégique pour une ville intelligente et durable. Ce plan, document structurant de la mandature, sera co-élaboré en mobilisant l’énergie, l’inventivité et la créativité de tous au travers d’une vaste concertation. La méthode repose donc sur l’intelligence collective et la co-construction des projets. Il s’agit de mettre la révolution numérique au service des Parisiens pour une ville plus citoyenne, plus solidaire, et plus durable. Au-delà de la dimension « technique » de ces projets, nous opérons de véritables choix politiques.
Pour mettre le progrès au service des Parisiens, la ville ouverte et connectée sera équipée d’un mobilier urbain doté de capteurs, de puces et de systèmes GPS. Ce mobilier « intelligent » produira des données qui seront ensuite communiquées. La valorisation de ces informations améliorera la vie quotidienne des Parisiens. Par exemple, concernant l’administration, il sera possible de mieux personnaliser les services grâce à une évaluation plus fine des attentes des citoyens. Les technologies numériques ouvrent ainsi de nouvelles perspectives dans l’accès au service public mais également dans la participation citoyenne.
Les citoyens demandent aujourd’hui une plus grande participation à la prise de décision comme à la gestion des projets. Si le succès des deux budgets participatifs et de la plateforme idée.paris en témoignent largement, notre Ville doit être toujours plus ouverte à la participation citoyenne. La mise à disposition des données publiques, en facilitant l’appropriation des sujets par les citoyens, s’inscrit dans ce mouvement. Elle repense la gouvernance de notre collectivité : les citoyens sont désormais co-décisionnaires car la connaissance facilite l’action et l’émancipation de chacun.
Aller vers toujours plus de collaboratif, c’est aussi défendre une ville plus solidaire. Aujourd’hui, l’économie du partage s’impose. L’essor des espaces de co-working, ou encore des fablab, illustrent de nouveaux modes de travail et de partage des ressources. Le développement de ces espaces partagés doit intégrer une gestion globale des services, que ce soit en termes d’énergie, de végétalisation ou encore de déchets. Nous devons faire de Paris une ville plus durable, ces outils nous y aideront.
Paris doit en effet être plus sobre. Elle doit se mobiliser pour la transition énergétique et sur la place qu’elle accorde à la nature. L’optimisation des données permettra également de développer les logistiques fluviales et ferroviaires. D’ici à 2020, Paris vise aussi la sortie du diesel ainsi que le renforcement des transports non polluants. N’en déplaise à certains les outils ne sont pas mobilisés pour favoriser les déplacements en voiture individuelle mais bien à faciliter l’usage des transports collectifs moins polluants et à limiter nos consommations d’énergie.
La Ville ingénieuse utilise donc mieux ses ressources et aménage son territoire pour s’adapter aux mutations énergétiques que nous portons.
Le Paris intelligent et durable est également mis au service de la santé et la recherche. Je me réjouis, bien sûr, de la subvention de 370 000 euros à la Fondation « Voir et Entendre », prévue par la délibération DDEEES 37G rattachée à notre débat. En 2010, la Fondation a ouvert dans le 12e arrondissement l’Institut de la Vision et son incubateur. En 2014, 12 entreprises innovantes ont été incubées et, durant l’année 2015, l’incubateur va investir de nouveaux locaux proches de l’Institut de la Vision dans le Passage de l’Innovation, rue du Faubourg St Antoine. Ces nouveaux locaux se traduiront par l’élargissement de son champ d’intervention à l’audition, avec 5 entreprises incubées en 2015 avant l’ouverture, en 2016, d’un Institut de l’audition. Notre soutien à ces clusters permet à des chercheurs, entrepreneurs et médecins d’améliorer la vie quotidienne des déficients visuels et auditifs mais aussi de créer des emplois, durables et non délocalisables. J’invite d’ailleurs tous ceux qui doutent à venir visiter l’institut de la vision.
Madame la Maire, mes chers collègues, la révolution numérique au service des Parisiens est bien en marche et Paris dispose de tous les atouts pour porter cette mutation. Tous ces choix d’avenir démontrent que l’humain est au cœur du dispositif. Mettre l’humain au cœur du dispositif ne signifie pas le surveiller. A Paris, clairement, notre approche n’est pas celle-ci. Bien au contraire, nous mettons les technologies et le progrès au service de notre projet politique pour une ville bienveillante, citoyenne et durable.