Ma réponse au Maire de Chilly qui refuse de scolariser des enfants
janvier 23, 2015 dans A la une, Actualités, Presse et web par Catherine Baratti-Elbaz
Le 23 janvier dernier Le Parisien dans ses éditions de Paris et de l’Essonne, se faisait l’écho de mon désaccord avec le Maire de Chilly sur la scolarisation des enfants hébergés sur sa commune.
Ces enfants défavorisés indésirables en banlieue
Le maire de Chilly-Mazarin, dans l’Essonne, remet en cause l’accueil des élèves hébergés par le Samu social dans sa ville mais domiciliés administrativement dans le XIIe arrondissement.
« C’est la première fois depuis que je suis élue (en mars dernier) que je reçois un courrier de ce type. Je l’ai trouvé inacceptable. » Hier après-midi, la maire (PS) du XIIe arrondissement, Catherine Baratti-Elbaz, avait bien du mal à masquer sa colère.
L’objet de son courroux ? La lettre que lui a adressée le maire (UMP) de Chilly-Mazarin (Essonne), Jean-Paul Beneytou.
Dans cette missive, publiée le mois dernier dans le magazine de la ville, « Chilly Mag’ », l’élu pointe « une situation ancienne et récurrente résultant de la scolarisation d’enfants en écoles maternelles et élémentaires sur la commune de Chilly-Mazarin, dont les familles sont domiciliées administrativement dans la mairie du XIIe arrondissement de Paris ».
Au total, une quarantaine d’enfants sont concernés. Ils logent avec leurs parents dans trois HÔTELS le long de la N 20, à Chilly, qui font l’objet de conventionnements entre l’Etat, le Samu social (dont le siège se trouve dans le XIIe) et la Croix-Rouge. « En Ile-de-France, il y a actuellement 30 000 personnes que nous hébergeons dans des HÔTELS d’urgence, un peu partout dans la région, explique le Samu social de Paris. Nous sommes tellement submergés par les demandes que nous devons trouver des hôtels hors de Paris pour les accueillir. Après, ce sont les familles qui font les demandes de scolarisation sur leur lieu de résidence auprès des mairies. Et parfois, il y a des mairies qui ne jouent pas le jeu. »
Jusqu’à maintenant, tout se passait bien à Chilly. Aujourd’hui, la nouvelle majorité estime que cette situation « n’est pas sans poser des difficultés d’accueil et de SUIVI tant pour les services communaux que pour les équipes enseignantes des écoles concernées ». Et de demander à la mairie du XIIe dans sa lettre de revoir à l’avenir l’organisation (lire ci-dessus) :« Nous souhaiterions vivement que la scolarisation des enfants se fasse principalement au sein de vos établissements scolaires. » « Il n’est pas question de déscolariser les enfants qui sont chez nous. On parle de tous ceux qui vont arriver et qui demanderont à être scolarisés, précise Jean-Paul Beneytou. Nous avions convié la mairie du XIIe à une réunion en octobre. Seul le Samu social est venu. C’est la semaine dernière que nous avons reçu la réponse du XIIe, qui est d’accord pour une table ronde. »
Pour Catherine Baratti-Elbaz, « chacun doit assumer ses responsabilités. Toutes les communes le font, nous les premiers dans le XII e. L’école est un droit fondamental. Comment peut-on imaginer que des enfants vont faire 1 h 30 de transports (NDLR : le temps entre Paris XIIe et Chilly avoisine une heure) tous les jours ? Au niveau de la méthode, c’est inacceptable. Humainement aussi, c’est inacceptable. Ce maire instrumentalise le sort de ces enfants. Dans quel monde vit-on ? » Et l’élue du XIIe de faire référence à la polémique née dans la ville essonnienne voisine après le refus de la mairie d’inhumer un enfant rom. « Il y a une contagion autour de Champlan ou quoi ? »