Le périphérique à 70km/h: une nouvelle étape vers une transformation ambitieuse
janvier 5, 2014 dans Non classé par Catherine Baratti-Elbaz
Le 10 janvier 2014, la vitesse maximum autorisée sur le boulevard Périphérique passera de 80 à 70km/h. Une mesure audacieuse qui permettra de réduire la pollution, les nuisances sonores et le nombre d’accidents. Autant d’impacts positifs pour les 100 000 riverains et en particulier ceux du 12e.
Alors que le périphérique est l’autoroute urbaine la plus empruntée d’Europe avec près de 1,1 millions de véhicules chaque jour, plus de 100.000 riverains vivant à moins de 200m doivent subir depuis 40 ans pollutions visuelle, sonore et atmosphérique. Malgré la baisse récente de la pollution à Paris, nous subissons des concentrations de polluants atmosphériques qui dépassent encore les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il y a un an, l’Institut national de veille sanitaire avait par ailleurs conclu que les Franciliens perdaient presque six mois d’espérance de vie en raison de la mauvaise qualité de l’air dans notre métropole. Par ailleurs, 25,5 % des accidents corporels parisiens avec vitesse excessive ont eu lieu sur le périphérique en 2011, et 48,4 % des accidents corporels ayant eu lieu sur le périphérique sont dus à la vitesse. Il nous faut oser agir pour changer cette situation.
C’est donc depuis plusieurs années que la Ville de Paris se mobilise pour réduire la vitesse autorisée sur le périphérique et en réduire l’impact pour les habitants. Je me réjouis de la décision récente du Ministre de l’Intérieur qui sera mise en oeuvre le 10 janvier prochain.
La transformation du périphérique en un long tunnel n’est pas réalisable ni techniquement, ni financièrement, seules des couvertures partielles sont envisageables. D’autres solutions doivent être trouvées. Dans le 12e, des revêtements anti-bruit ont également été testés à la porte de Vincennes et ont d’ores et déjà été étendus à d’autres endroits critiques (10% de la surface totale) et en particulier le long du 12e, pour abaisser le niveau sonore de la circulation sur le périphérique . Selon Bruitparif, ces matériaux innovants évitent à 12 000 résidents d’être affectés par le bruit à des niveaux dépassant les normes de l’OMS.
Suite à cette diminution de 10km/h de la vitesse, le bruit pourrait quant à lui diminuer de 1,7 décibels pour les véhicules légers et de 1,2 décibels pour les poids lourds, entraîner une baisse de 23% du nombre d’accidents et une réduction de près de 65% du nombre de blessés graves et de tués. Il s’agit donc d’une mesure primordiale pour notre sécurité.
Mais au-delà de la réduction des nuisances, notre ambition est aussi de réduire le fossé entre Paris et les communes limitrophes. Dans notre projet pour Paris 2014-2020, Anne Hidalgo affirme notre volonté d’estomper la frontière que constitue encore aujourd’hui le périphérique. L’enjeu pour Paris est bien de transformer peu à peu le périphérique en boulevard urbain, plus facile à traverser. Toutes les portes de Paris auront vocation peu à peu à devenir des places accueillant les boulevards de la métropole. Ce sera le cas de la Porte de Vincennes que nous nous proposons de réaménager avec Anne Hidalgo. Après la transformations des boulevards des Maréchaux avec le prolongement du Tramway, nous investirons dans les territoires compris entre les Maréchaux et le périphérique, pour rénover les jardins, la cité scolaire Paul Valéry, créer un gymnase pont Porte de St Mandé, aménager une nouvelle liaison douce par une passerelle au dessus du périphérique, construction de bâtiments écrans…
Cette mesure est une nouvelle étape d’une transformation ambitieuse qui permettra aux parisiens de mieux vivre à Paris de s’ouvrir vers les communes voisines et donner forme au Grand Paris.